Un magma qui n’est pas indifférent.
Des débris qui ne sont pas n’importe quoi.
Du bruit qui n’est plus le bruit.
La foule qui n’est jamais la foule —
mais l’événement certain d’exister
un chant en train de se former.
Le dissemblable au semblable s’accorde :
coopèrent — s’arrangent entre eux.
Le cinq est engendré par les quatre : il est
ce qui les regarde — sans arrêt.
Et parce que c’est ainsi, un écoulement,
y plonger — à n’importe quel moment ;
se noyer, interrompre, surnager en avalant de l’eau,
s’y défaire, bafouiller ; laisser rouler.
Métamorphose dans le bain de sons :
se transformer en poisson, peau étendue
longtemps vibrante, cadencée.
Chanter. Parce que c’est maintenant.
Et la ligne de chant : maintenant
vers l’autrefois, vers le jamais, vers ce qui
ne fut plus et sera ce qu’en feront
nous — ce qui dans sa mort se tait.
Les nuances ; les nuances sont vitales.
Allez, on recommence.
Traduit en allemand par Rüdiger Fischer : Musiken.
Changeons d’espace & de temps est composé de variations sur "Musiques", variations disposées en matrice, celle-ci parcourue huit fois.
Du même recueil : (En s’éloignant de l’apocalypse ; A.D. 1497).
