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Poésie : traditions et ruptures

lundi 1er juin 2009, par Laurent Grisel (Date de rédaction antérieure : 10 septembre 2006).


  Les formes poétiques fixes (telles le sonnet) et les rythmes consacrés par la tradition ont-ils encore une justification en poésie ?
Oui.
  Il faut seulement avoir de sérieuses et bonnes et impérieuses raisons de les employer. Mais pourquoi pas ?
  Lisez la suite de sonnets, Une danse [1], de Andrea Raos : il prend la forme sonnet et l’étend, d’un poème à l’autre, sur toute la longueur d’une série de poèmes, d’une syllabe à chaque fois. C’est d’un déchirement magnifique.
  Ne pas trop se fixer sur le sonnet. N’oublier pas que la forme la plus répandue au XXe siècle est le haïku. Le genre mondial. Beaucoup de raisons à cela, sans doute. Par exemple, la croyance que la poésie est de sensations et d’allusions. De rêverie. D’impuissance rêveuse. Et les facilités de l’enseignement. Et l’empreinte d’un modèle de poème qui serait court, le sonnet justement. Etc.
  On lit beaucoup de poèmes longs du passé et du présent contre cette tradition-là.
  On lit, on aime, on étudie la poésie du passé. On y trouve l’encouragement à inventer, pour chaque poème, d’un seul mouvement, le trajet et les formes propres, de tradition ou non, qui lui font rencontrer sa source et la donnent.

  Pensez-vous que la dimension typographique (blancs, lignes, calligrammes...) a fondamentalement transformé l’écriture poétique contemporaine ?
  N’a jamais rien changé.
  La poésie a de tout temps été cela : l’irruption du vertical, du transversal, de la troisième dimension dans le déroulé linéaire de la prose.
  Le seul fait d’aller à la ligne était déjà cela.
  Le seul fait d’être dans l’intervalle régulier et le retour du presque même était déjà cela.

  Une rupture radicale avec la tradition poétique est-elle possible ? Souhaitable ?
  Les vantards qui ont « rupture radicale » à la bouche se contentent en général de répéter de vieilles formules et leur poésie est de celles qui datent le plus.
  Une plus grande ambition est de ne renoncer à rien de ce que nous lègue l’histoire, dont font partie les avant-gardes passées, et d’inventer.


  Réponses à un questionnaire espagnol ; lire les autres questions.

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[1] Publié in Luna velata, Les Comptoirs de la Nouvelle B.S., Marseille, 2003.

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