De façon très condensée, telle qu’elle fut formulée dans la dernière période d’écriture, la théorie sous-jacente à Une Anthologie, développée dans Des Beautés imparfaites.
1. On appelle "sujet" toute matière traitée dans un texte, quelle qu’en soit la nature. C’est un terme à peu près équivalent à celui de référent.
2. On appelle "forme" des rapports de durées caractéristiques d’un phénomène quelle qu’en soit la nature.
3. Tout sujet est formé.
4. Pour un sujet donné pris comme un tout il existe au moins une forme d’ensemble.
5. Il existe également des petites formes, en rapport avec ce qui dans le sujet est formant.
6. Les significations d’un texte peuvent être décrites comme les rapports de différences et d’identités entre formes d’ensemble du sujet et formes d’ensemble du texte.
7. Dans ces rapports, ce sont les formes du sujet qui jouent un rôle déterminant.
8. Ces rapports peuvent être décrits comme une relation d’incertitude ou, si on veut faire image, un chaos dans des limites déterminées.
9. Les rapports d’un domaine à un autre (par exemple entre forme du sujet et forme du texte) ainsi qu’entre petites formes et formes d’ensemble déterminent nécessairement des phénomènes d’autoréference.
10. Tout texte formé est autoréferent.
11. C’est par sa façon de saisir les formes d’ensemble du sujet que l’auteur imprime sa marque sur les formes du texte.
12. Les rapports entre l’auteur et son sujet créent nécessairement un espace pour le lecteur, espace inclus dans le texte.
13. L’invention est d’abord le fait du sujet lui-même. Elle résulte de la dissymétrie fondamentale du monde (son orientation dans le temps).
14. L’invention est aussi la mise au jour des durées caractéristiques au sein du sujet et des différences spécifiques de durées entre texte et sujet, etc.
15. Ces différences induisent la recherche d’équivalents-temps d’un domaine à un autre, l’invention de nouvelles formes de texte.
16. Enfin l’invention peut-être le réaménagement, fictif ou réel, des rapports existants.
17. C’est la tenue fonctionnelle des rapports entre formes qui peut donner le sentiment du beau. (Aucun texte en tant que tel n’est beau).
18. La stabilité de cette tenue dépend du maintien des différences et des relations entre formes du sujet et du texte.
La troisième partie d’Une Anthologie, « En 1934, le 14 juillet, vers 23h30 », et le texte qui lui sert de prétexte, une lettre de M. Paul Faiveley à la rédaction de Phénomènes Spatiaux. C’est la thèse n°10 qui serre au plus près cette troisième partie.
La quatrième partie a été publiée sur remue.net ; reconnaissance à François Bon. Ce sont les thèses n°1 et 12 qui serrent au plus près cette quatrième partie.
Commander Une Anthologie sur le site de l’éditeur.