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Un terme erroné

lundi 10 novembre 2008, par Laurent Grisel (Date de rédaction antérieure : 10 novembre 2008).

  Dans l’écriture il arrive qu’on se monte le bourrichon. À la relecture on ébarbe ces bêtises ; pas toujours, on a appris à laisser ce qui est venu. Ainsi j’ai laissé une bouffée de rigolade et de contentement, trop tard, je n’y touche plus ; c’est le mot « didactique » à la fin de la première partie (Rencontres).

J’y vais de mes petites lignes
car il m’importe de les voir, ces amis,
reprendre comme allant de soi
quelques-unes des fausses évidences
du genre la valeur des oeuvres
est négativement corrélée
avec l’étendue de leur marché [1]
dont justement se targuent des poètes
à la fois les plus soumis à l’existant
et les plus jaloux de leur statut —
(c’est drôle comme cela va ensemble.
Pourquoi ?)

Je me lance dans ce poème
délibérément non-chic
(c’est-à-dire : sans soie ni chic)
une note de lecture en vers

pourvue de retours, spirales, rappels,
pour voir et revoir les questions

me mettant moi-même en demeure
d’apporter sinon preuves ou démonstrations
du moins perspectives, nuances, prolongements,
contradictions, discussions, apostrophes,
remords, repentirs, critiques, autocritiques,
allusions, réflexions in petto,
ironies à l’usage d’initiés, prises de paroles
au travers de "tout" et de "tous"
de "généralement" et de "en particulier"
comme cela se fait tous les jours
dans les salons et les bistrots

et donc prenant le risque d’être repris, nuancé,
et contredit, balancé, vidé, détourné,

devant renoncer aux bonnes paroles de Sidney :
Le poète, lui, n’affirme jamais rien, et ne ment donc jamais [2].

Bref, de la poésie didactique
(mais si ça te gêne, lecteur,
prends ça pour de la prose — hein ?)


  Il aurait mieux valu écrire : « Bref, de la poésie spéculative » ou un terme équivalent.
  On devrait réserver l’adjectif « didactique » aux discours qui exposent, qui prétendent enseigner ce qui est déjà connu.
  Ce n’est pas le cas de La Nasse, poésie de pensées venant de la colère, colère venant d’intuitions brusques, idées trouvées en chemin, la colère s’éclaircissant dans ses raisons, idées formulées et ajustées de plus en plus précisément à mesure qu’on va vers des résolutions, des apaisements.



Nous irons où nous voudrons, librement...
Lire la quatrième partie de La Nasse sur remue.net.



^      

[1] Plus exactement : "Dans la mesure où, grosso modo, la valeur des oeuvres est négativement corrélée avec l’étendue de leur marché, les entreprises culturelles ne peuvent exister et subsister que grâce à des fonds publics." Dixit Pierre Bourdieu in Libre échange, Seuil / Les Presses du Réel, 2004, p. 75.

[2] Philip Sidney, Éloge de la poésie, Cambridge, 1583. Traduction de Patrick Hersant, Les Belles Lettres, Paris, 1994.

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