Anne Slacik a inventé un genre, le manuscrit peint, qui se définit par sa séquence de rencontre, de couleur, de papier, d’écriture, de peinture, par son format et par ses règles de partage.
Elle vous confie seize boîtes de carton peintes d’une couleur : ce sera votre couleur dominante dans l’écriture, pour moi ce fut le bleu, et vous savez que chacun de ses tableaux est dans une dominante colorée, qu’elle travaille par périodes dans des jaunes, des pourpres, d’autres - dès lors cette couleur que vous recevez scelle un accord persistant : longues durées de ses séjours dans chaque couleur, durée de votre propre écriture.
Dans les boîtes, une longue ou haute feuille de papier vergé. On fait ce qu’on veut. On peut suivre les plis, considérer à l’horizontale cinq pages qui se déplient, de gauche à droite, au format familier du livre. Ou laisser la feuille se déployer sur toute sa hauteur : mon choix.

Cette hauteur d’un seul coup était la longueur du poème ; inhabituelle, j’écris plus court ou plus long. Comment les voix s’étendraient-elles dans cette durée ? Comment cet espace toujours le même serait-il rempli par une, puis deux, puis trois, puis quatre voix, alors que leurs conflits et accords croissent en nombre d’épisodes, en durée d’échanges, en complexité ?
La règle est de partager les seize manuscrits en deux : huit pour toi, huit pour moi. Deux. Tout ce travail formé par le nombre deux : 2 puissance 4. Il en a été ainsi.
Sur le site d’Anne Slacik, la page de l’hymne à la paix : le manuscrit peint de la séquence 5, Voix d’Homme et voix de Bourreau.
Éditions françaises de Un hymne à la paix (16 fois) : soit chez publie.papier (sur papier et sur écran), soit chez publie.net (sur écran).
Édition allemande, Eine Hymne an den Frieden (sechzehnmal), aux éditions Verlag Im Wald dans la traduction de Rüdiger Fischer. – ISBN : 978-3-941042-24-7
On lit ici un des quatre trios, l’hymne 11 (voix d’Homme, de Bourreau et de Femme et ses traductions en allemand par Rüdiger Fischer et en italien par Beatrice Monroy. De même, l’hymne 12 (voix d’Homme, de Justice et de Bourreau) et ses traductions en allemand et en italien.
Un autre trio, l’hymne 14 (voix d’Homme, de Femme, de Justice), a été publié dans le n° de janvier 2009 de la revue N4728, publiée à Angers par l’association Le Chant des mots.
L’hymne 15 (quatuor de paix séparée) est publié dans le n° de printemps 2009 de la revue remue.net.
Il est accompagné d’un article de Dominique Dussidour qui analyse l’ensemble des seize hymnes, Traversées grammaticales vers une parole et une paix en commun.